À l’école Ste-Thérèse, située à St-Honoré-de-Shenley (Qc), un enseignant a eu l’idée d’impliquer les élèves de sa classe de sixième année au point où ce sont eux qui gèrent entièrement le programme de déjeuners de leur école!

 

Discussion avec les élèves et Frédéric Leclerc, un enseignant qui a osé et qui a réussi son pari!

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre en charge le programme de petits déjeuners de votre école ?

Élèves : Le Club des petits déjeuners est important pour notre école depuis plusieurs années. On a toujours pu compter sur des bénévoles pour faire des repas tous les matins, et il y a eu des années où il y avait beaucoup d’inscriptions. C’est vraiment un besoin pour notre milieu parce que plusieurs enfants ne déjeunent pas ou n’ont pas la chance de prendre un bon petit déjeuner. Avec la COVID et tous les changements que ça apporte, il n’y a presque pas eu d’inscriptions cette année, et nous ne voulions pas perdre la chance d’avoir un club dans notre école. Il fallait faire quelque chose et notre enseignant a eu l’idée folle que c’est nous qui allions tout prendre en charge !

 

Qu’est-ce qui vous a amené à impliquer les élèves ?

Frédéric : Je suis un enseignant qui essaie de faire les choses différemment. Je veux que les élèves soient impliqués au maximum dans leurs apprentissages. Je veux que ça soit concret, très près de la vie de tous les jours, et je veux que les enfants fassent des liens avec tout ce qu’ils apprennent. En fait, j’utilise la pédagogie des apprentissages en profondeur. Nous utilisons tous les événements de la vie pour s’impliquer et apprendre. On utilise ces différentes circonstances pour se rendre compte qu’on a besoin de certaines notions, et on travaille en classe pour ensuite être en mesure de faire le projet. J’ai donc vu l’opportunité de faire gérer le club par les élèves et, honnêtement, c’est un franc succès !

Photo de groupe

Quelles étaient vos motivations pour accepter de vous impliquer ?

Élèves : Nous voulons donner sans rien attendre en retour. Aider nos amis et tous les autres élèves à pouvoir déjeuner, goûter à de nouvelles choses, manger sainement, prendre de bonnes collations… Nous pouvons apprendre une tonne de choses et, en plus, on apprend des choses qui vont nous servir toute notre vie.

 

Quels types de tâches vous ont été confiées ?

Élèves : Avec le Club des petits déjeuners, on a appris une tonne de choses. On a appris à travailler en équipe, même avec des gens avec qui on n’était pas nécessairement habitués d’être en équipe. On a appris à être beaucoup plus autonomes et à faire les choses nous-mêmes. En fait, le projet nous pousse à essayer et, au pire, nous tromper ! On a aussi appris à se dégêner en parlant tous les jours devant les élèves pour expliquer ce qu’il y a au menu, pour expliquer le fonctionnement, les nouveautés, etc. Il y a des personnes qui entrent en avance le matin pour laver les fruits et sortir les aliments dont nous avons besoin, et ils sortent les choses qui sont dans le congélateur pour le lendemain. Ils doivent aussi désinfecter les comptoirs, vérifier la température des frigos et s’assurer que tout est OK. Nous avons des équipes de deux, et chaque équipe est responsable d’une classe. On prend les aliments et on les met dans un bac, puis nous allons les distribuer dans notre classe attitrée.

On fait l’inventaire une fois par mois pour ensuite remplir le bon de commande et l’envoyer à la coordonnatrice du Club. On doit aussi faire la commande de lait par téléphone, et quand elle arrive, des élèves font la rotation pour ne pas gaspiller. C’est la même chose avec la grosse commande. Une équipe défait la commande, d’autres s’assurent que tout est là, et d’autres vérifient les dates de péremption et s’assurent de la rotation. Nous devons aussi être extrêmement prudents en respectant les mesures sanitaires. Frédéric nous a expliqué comment bien se laver les mains et comment ça fonctionne dans un restaurant.

Élève en train de faire la vaisselle

Comment les élèves ont-ils réagi ? Étaient-ils d’emblée motivés de participer aux tâches ?

Frédéric : La motivation est à son plus haut niveau, et je peux même utiliser leurs responsabilités dans ma gestion de classe. Pour pouvoir participer, tu dois faire tes choses en classe. Ça va vraiment bien. Les enfants ont hâte, et même si j’ajoute des tâches, ils veulent en faire toujours plus. Je découvre aussi les élèves d’une autre façon, et certains élèves qui ont des difficultés scolaires se démarquent positivement dans le projet.

 

Quel a été l’impact de votre implication sur votre programme de petits déjeuners ?

Élèves : Grâce à nous, le club va super bien et chaque enfant mange bien chaque jour. Tous les enfants ont une collation et ils aiment vraiment ça. On fait découvrir des aliments et, en plus, on donne sans rien attendre en retour. C’est aider tout en ayant un petit déjeuner nous aussi ! Nous avons même dû demander plus d’aliments et augmenter les commandes parce que les enfants de l’école mangent presque tout, tous les matins. Les bacs reviennent vides ! C’est cool !

Élève qui sert le petit déjeuner

Que donneriez-vous comme conseil aux enseignants ou aux responsables de programmes pour les encourager à impliquer les jeunes dans les diverses étapes d’un programme comme celui-ci ?

Frédéric : Il faut foncer tête première sans trop se poser de questions, et après on s’adapte avec les élèves selon les problèmes qu’on rencontre. On ne peut pas tout prévoir, mais il faut s’adapter. Il ne faut pas compter son temps, et il faut s’investir au max au début. Après un mois, je peux maintenant leur laisser plus d’occasions d’être autonomes. Il y aura des erreurs et c’est normal. Ce sont des enfants et je veux que ça arrive. Ils apprennent et c’est ça la beauté du projet. Il faut aussi s’imposer. Le fait d’amener du changement, de faire différent, ça dérange. Je fais tout ça pour les élèves, pour leurs apprentissages, pour leur donner le goût de venir à l’école et que ça ait du sens. Parfois, il ne faut pas s’arrêter aux mauvais commentaires.

Il faut oser déranger ! Pourquoi pas !

Les clubs de petits déjeuners sont principalement connus pour servir des repas nutritifs avant le début des classes.

Pourtant, un autre aspect moins familier de ces programmes est les bienfaits sociaux qu’ils ont chez ses jeunes membres.

 

Dans le cadre de la journée internationale de l’amitié, le Club a discuté avec Linzi, une élève qui fréquentait le programme de petits déjeuners de son école. Elle déjeunait à l’école plusieurs fois par semaine, non pas parce que sa famille était en situation d’insécurité alimentaire, mais davantage pour s’intégrer à la culture québécoise et se faire des amis.

 

Linzi est arrivée de Chine à l’âge de 6 ans. Alors qu’elle avait 8 ans, elle a déménagé avec sa famille à ville LaSalle, au Québec, et c’est à sa nouvelle école qu’elle a appris l’existence des programmes de petits déjeuners. Avec ses deux parents qui travaillaient et trois enfants à la maison, les matins étaient assez chargés. Il a donc été décidé que Linzi fréquenterait le club afin de commencer ses journées plus doucement et lui allouer plus de temps pour prendre un petit déjeuner nutritif avant le début des classes.

Linzi and her younger brother

Et déjeunant régulièrement au club, Linzi s’est rendu compte que, malgré les petites barrières linguistiques, il était facile de converser avec les autres enfants.

 

« Avec tout le choix de nourriture, cela créait vraiment un environnement où, même si je ne connaissais pas vraiment beaucoup de monde, je pouvais parler autour de la table « Ah, toi tu as pris cela », « Toi, tu as pris cela », « Est-ce bon? », « Moi je préfère cela ». On échangeait un peu autour de la nourriture qui était commune. »

 

Un des bienfaits que le club a offerts à Linzi est les nombreuses amitiés qu’elle y a créées, et ce, peu importe le niveau scolaire.

 

« Je me suis fait beaucoup d’amis à travers le Club des petits déjeuners parce que c’était à l’extérieur du contexte de l’école, mais en même temps, je voyais mes camarades de classe. Après le petit déjeuner, tu as l’énergie pour la journée quand tu arrives en classe, mais il y a aussi ce moment de détente où tu n’es pas précipité. »

 

Au moment du petit déjeuner, tous les enfants parlaient entre eux sans se soucier de l’âge et du niveau scolaire. Chacun se souciait du bien-être de l’autre. Les plus vieux aidaient les plus jeunes en allant leur chercher un ustensile manquant, d’autres enfants fréquentant le club depuis plus longtemps orientaient les nouveaux membres, explique-t-elle.

Linzi and hey younger brother

Linzi a plusieurs beaux souvenirs de son passage au Club des petits déjeuners. Un de ses préférés est une discussion qu’elle avait eue avec un élève plus âgé.

 

« Je me rappelle d’avoir terminé de manger un aliment que j’aimais bien et je me sentais trop gênée d’aller en prendre un autre et, comme c’était presque la fin du petit déjeuner, les bénévoles commençaient à ranger. Un élève plus grand qui n’avait pas mangé le sien m’a dit «Tu peux l’avoir si tu veux». »

 

Linzi se souvient également de son premier matin au club. Elle était un peu désorientée, mais se rappelle des bénévoles qui l’ont accompagnée au local et l’ont aidée à se sentir à l’aise.

 

« Ils étaient vraiment gentils, ils souriaient et avaient une approche très personnelle. Ils disaient «Bonjour, comment te sens-tu aujourd’hui? » à chaque enfant et étaient attentifs. Je me sentais vue, je me sentais considérée et quand tu arrives avec ton cabaret et que tu ne connais personne, tu es un peu gênée et ça m’a vraiment fait sortir de ma coquille. C’est ce genre d’expérience qui a certainement forgé mon grand sentiment d’appartenance à la communauté québécoise. ».

Linzi and Gallea

 

Aujourd’hui, Linzi est cofondatrice et directrice des opérations chez Gallea, la plus grande Galerie d’art en ligne au Canada et réseau de lieux d’exposition, étant elle-même artiste. Il était important pour elle d’offrir à d’autres enfants ce qu’elle a pu vivre lorsqu’elle était plus jeune. Gallea est d’ailleurs un tout nouveau partenaire du Club.

 

Les programmes de petits déjeuners ont de nombreux effets positifs dans le développement des enfants et des jeunes. Vous pouvez consulter les impacts du Club ici.

Ginger Moyah, directrice, nous parle des cinq tours de culture que l’école Grassy Plains a pu acheter grâce au financement obtenu.

Leur fonctionnement repose sur ce qu’on appelle l’hydroponie, qui permet de cultiver des plantes sans terreau. Celui-ci est remplacé par des pompes motorisées, de l’eau et une solution nutritive adaptée aux herbes, légumes-feuilles, fruits et autres types de plantes. Les végétaux poussent sur les faces du système, dans des godets regroupés en unités.

Découvrez dans notre entrevue avec Ginger Moyah comment ces tours de culture soutiennent le programme de petits déjeuners de l’école :

 

  • Comment s’est passée l’arrivée des tours de culture dans votre club?

Bon, on commence juste à prendre nos aises avec le système. On a d’abord obtenu des fonds de notre réserve locale et de notre coordonnateur du programme AVID. Le Club des petits déjeuners a fourni des sommes additionnelles. On a donc pu acheter cinq tours de culture, soit une par classe, et on est encore en train de découvrir comment ça fonctionne. Malheureusement, une des classes a perdu sa production après que des insectes ravageurs se sont installés.

  • Qu’est-ce que les enfants font pousser?

On a commencé par les semences incluses dans le kit de démarrage. Il y a de la laitue, de la roquette, du chou frisé, de la bette à carde et du basilic, donc surtout des légumes-feuilles pour faire des salades avec les enfants. Ha! Et les enfants adorent ça!

  • Oui? Qu’est-ce qu’en disent les élèves?

Quand les enfants entrent dans la classe de maternelle, il y a toujours une petite fille pour s’exclamer « MME MOYAH, VIENS VOIR LES BÉBÉS PLANTES! » et me prendre par la main pour me montrer à quel point les bébés ont grandi rapidement. Ça pousse quand même un peu plus vite que dans un potager ordinaire. Les plantes reçoivent plus de lumière et de nutriments, alors c’est vraiment génial de les voir croître. L’excitation est à son comble et les élèves ont leur tour de culture à l’œil!

  • Et maintenant, avec les tours à l’intérieur, vous allez pouvoir cultiver toute l’année, n’est-ce pas?

Exactement, et c’est formidable parce qu’on vit dans un climat nordique ici. Normalement, la croissance se fait de la fin mai à la fin août. C’est vraiment différent des potagers traditionnels. Depuis plusieurs années, on fait des essais dans un jardin communautaire adjacent à l’école. Mais souvent, étant donné que c’est un jardin communautaire, les gens cueillent une bonne partie des récoltes pendant les vacances. Alors, les enfants mettent beaucoup d’efforts sans en voir les fruits. Les tours de culture sont une option fantastique pour les écoles.

  • Comment avez-vous eu l’idée?

L’idée m’est venue d’une autre direction d’école du district, qui a démarré un projet dans son établissement en ville. Et j’ai toujours voulu un système du genre chez moi. Cultiver un potager, jardiner… Notre établissement a essayé de faire ça par le passé, mais sans réel succès. On espère que cette nouvelle initiative sera plus durable pour les mois d’école, parce que les enfants sont absents quand les plantes poussent en pleine terre. Avant, les élèves ne pouvaient pas vraiment observer le cycle de vie complet des végétaux.

  • Avez-vous constaté des impacts cette année?

On vient tout juste de se lancer, mais notre plan n’est pas vraiment de complémenter le menu chaud, parce qu’on aurait surtout du chou frisé pour faire des smoothies le matin. Alors les tours de culture vont probablement servir à enrichir le menu froid. Si la production est suffisante, on pourra ajouter certains légumes aux boîtes santé envoyées à des membres de notre communauté ou à nos familles dans le besoin. On espère avoir un impact considérable.

 

Young Volunteers at BCC

Chelsea Hausler, coordonnatrice du programme de petits déjeuners à l’école Georges P. Vanier, a pris l’heureuse initiative d’offrir aux élèves de faire leurs heures de bénévolat en aidant à la planification et au service des repas du club. Pour remplir les exigences de l’école en matière de délivrance des diplômes, chaque élève doit faire 25 heures d’action communautaire bénévole. Dans l’entrevue qui suit, Chelsea nous parle de l’importance du nouveau club de petits déjeuners.

 

À mon école, je suis conseillère en bien-être, alors mon rôle touche différents aspects. Je fais la promotion de la santé mentale, de la santé physique, de la saine alimentation et de l’engagement communautaire – ce sont nos quatre piliers. Le programme de petits déjeuners tombe dans le volet nutrition et j’y consacre désormais une grande partie de mon travail.

 

En quoi consiste le bénévolat obligatoire et quelles activités peuvent être comptabilisées à ce titre? Comment avez-vous eu l’idée d’intégrer le bénévolat des élèves dans votre programme de petits déjeuners?

À Georges P. Vanier, les 25 heures de bénévolat, c’est une exigence non négociable pour obtenir son diplôme d’études secondaires. Les façons d’y satisfaire sont multiples, mais l’objectif est de présenter un projet ou une idée d’engagement dans la communauté. Des jeunes vont tondre le gazon. D’autres aidaient des personnes âgées avant la COVID-19. D’autres encore organisent des collectes de fonds pour une bonne cause. C’est une occasion pour les élèves de découvrir ce qui les passionne et de redonner à la collectivité. Nous avons pensé que le bénévolat au club pourrait être une option intéressante et maintenant, j’ai sept élèves avec moi chaque matin.

 

Quels sont les impacts pour les élèves et l’école? Avez-vous reçu des commentaires de vos jeunes bénévoles?

Oui, j’en ai cinq qui m’ont annoncé vouloir revenir l’an prochain, ce qui m’a réjouie. Les bénévoles du club me disent que c’est plaisant et que le temps passe vite. Le bénévolat est une belle façon de commencer leur matin.

La rétroaction générale envers le programme est aussi très bonne dans le reste de l’école. Au début, je sentais une hésitation. Des élèves demandaient : « Est-ce que j’ai le droit de prendre tout ça? » Nous répondions toujours : « Oui, c’est correct. C’est pour vous. » Nos jeunes ont eu besoin d’environ cinq jours pour être à l’aise de prendre un peu de tout. En ce moment, 90 % de notre population étudiante vient manger. Bien des élèves qui ont de la nourriture à la maison pensent ne pas avoir droit de venir au club. Mais le territoire rural de l’école est tellement grand et l’autobus passe si tôt que beaucoup font le choix de ne pas déjeuner. Le temps de sortir du lit, de s’habiller, et c’est déjà l’heure de prendre l’autobus. Par ailleurs, nous avons un bon nombre d’élèves qui n’ont tout simplement pas accès à des aliments frais à la maison. Maintenant que nous leur en offrons, ces jeunes sont plus susceptibles de bien manger.

 

Quel conseil donneriez-vous à d’autres écoles qui souhaitent faciliter la participation des jeunes comme bénévoles dans leur programme de petits déjeuners?

Encouragez les élèves en leur disant que c’est une bonne façon d’aider leur communauté et expliquez-leur que tout est connecté : chaque bénévole contribue à l’atteinte de grands résultats. Certaines personnes peuvent se dire : « C’est seulement sept jeunes. » Mais sans ces sept jeunes, on ne pourrait pas en offrir autant. Leur participation est essentielle à notre succès. Aussi, le bénévolat permet à des élèves qui ne sont pas dans le même groupe d’amis de tisser des liens. La communication dans les corridors avant les cours est plus facile aujourd’hui.

Ce sont les jeunes qui rendent le club agréable. Je les vois acquérir des compétences en leadership et c’est vraiment plaisant d’un point de vue de facilitatrice. Tu comprends la dynamique assez vite. Tu te dis : « Bon, ces deux-là vont diriger et déléguer, et les autres vont écouter. » Le club favorise bien plus que les apprentissages relatifs à la préparation des aliments et au budget. C’est beau à voir.

Dans un contexte où les indicateurs les plus récents rendent compte d’une hausse de 80 % des cas d’insécurité alimentaire au pays depuis le début de la pandémie, les programmes de petits déjeuners, soutenus par les donateurs, les partenaires corporatifs et les gouvernements sont plus essentiels que jamais. Le Club est d’ailleurs choyé de pouvoir compter sur un réseau de donateurs aussi investis à faire de la réussite des enfants du pays une priorité.

Cet investissement personnel en temps et énergie se transforme même chez certains en investissement à plus long terme. Le Club a récemment reçu un témoignage touchant d’une enseignante, madame Chantal Sawyer, qui a enseigné à l’école St-Joseph de St-Jérôme au Québec en adaptation scolaire durant 12 ans. Elle aussi a été un témoin direct de l’impact et de l’importance des programmes de petits déjeuners sur le bien-être et la réussite des enfants. Côtoyant quotidiennement des enfants vivant en situation d’insécurité alimentaire et constatant la demande tristement grandissante, elle a souhaité immortaliser son engagement envers les programmes du Club afin de s’assurer qu’ils seront toujours présents pour répondre aux besoins, et ce, même après son décès.  C’est en 2019 qu’elle a communiqué avec le Club pour le prévenir qu’elle l’avait choisi comme légataire à son testament.

« J’ai choisi de faire un legs testamentaire au Club parce que c’est important que les enfants mangent avant d’entrer en classe. C’est primordial sinon, il ne se passe rien et ça devient une obsession! L’enfant n’est pas disponible à l’apprentissage; personne ne le serait de toute façon.

Je me souviens que les bénévoles qui étaient présents à cette école restaient plus longtemps pour les élèves qui n’avaient pas eu le temps de déjeuner à la maison. On a eu la chance d’avoir les mêmes bénévoles pendant très longtemps ce qui assurait une certaine stabilité. Je trouvais ça très touchant de voir leur implication.

Peu importe l’heure, tempête de neige, de verglas et même s’ils étaient en retard d’une demi-heure, je m’assurais toujours que mes élèves aient mangé. Moi, je ne veux pas que ça s’arrête; jamais, jamais, jamais, jamais. Je ne veux pas qu’il y ait une fin à tout ça. Encore aujourd’hui, j’ai un petit frigo dans ma classe parce que nous n’avons pas de programme du Club des petits déjeuners à l’école où j’enseigne maintenant. » confiait madame Sawyer à l’équipe du Club.

Le legs testamentaire est une forme de don populaire, simple et méconnue, mais surtout accessible à tous qui consiste à prévoir, à son décès, un don à un organisme qui vous tient à cœur. En effet, il est possible de léguer un montant fixe ou encore un faible pourcentage de votre patrimoine, ce qui vous permet de donner à la cause de votre choix tout en n’affectant pas votre situation financière actuelle. De plus, un reçu d’impôt pour don accordera un crédit qui permettra de diminuer l’impôt assumé par votre succession. Ainsi, votre legs ne brimera pas l’héritage de vos proches puisqu’il présente des avantages.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les legs testamentaires ou si, comme madame Sawyer, vous avez déjà identifié le Club parmi vos légataires, contactez-nous à dons.planifies@clubdejeuner.org afin que nous puissions vous remercier et reconnaître ce geste d’une grande générosité !

 

Avis légal

Le Club des petits déjeuners peut vous accompagner dans vos démarches philanthropiques mais ne prodigue pas de conseils financiers ou juridiques. N’hésitez pas à consulter un professionnel qui connaît votre situation financière.

L’année 2020 qui s’achève aura amené son lot de défis pour plusieurs personnes. Pour certains, des occasions auront émergé, mais pour d’autres, la pandémie aura fragilisé leur quotidien. Aussi spéciale cette année aura été, il en sera de même pour la période des Fêtes qui pourrait être moins festive qu’à l’habitude pour certaines familles qui peinent à rejoindre les deux bouts. En effet, la pandémie a engendré une hausse de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire qui touche désormais 1 enfant sur 3. Plus que jamais, faire un don au Club des petits déjeuners peut faire une réelle différence. Offrez-leur ce cadeau inestimable qui les rendra heureux : un petit déjeuner nutritif dans un environnement favorisant l’estime de soi leur permettant de réaliser leur plein potentiel.

« En faisant un don au Club des petits déjeuners, vous participerez à un extraordinaire échange de cadeaux puisque d’une part, votre don contribuera à maintenir près de 2 000 programmes de petits déjeuners à travers le pays, mais il peut aussi vous permettre de recevoir des avantages non négligeables », souligne Marie-Pier Lemyre, conseillère principale, dons planifiés au Club des petits déjeuners. En effet, il a été démontré que le simple fait de donner apporte un niveau de bonheur supérieur[1]; intéressant n’est-ce pas ? Mais il y a plus!

Saviez-vous que vous pourriez recevoir un crédit d’impôt pour don qui correspond à environ 33 % pour un don inférieur à 200 $ et à environ 50 % sur la portion excédentaire[2]? Mais ce que peu de gens savent, c’est que si vous possédez un portefeuille d’actions cotées en Bourse dont certaines ont connu une plus-value importante depuis leur acquisition et que vous choisissez de faire don de quelques-unes d’entre elles au Club, vous obtiendrez un avantage additionnel en plus de votre crédit pour don puisque vous n’aurez pas à payer d’impôt sur le gain en capital des actions données.

Voici un exemple concret :

Si vous transférez des actions dont la valeur marchande est estimée à 2 000 $ et que vous les aviez acquises pour une somme de 500 $, vous n’aurez pas à payer d’impôts sur le gain en capital imposable qui s’établit à 750 $, ce qui représente une économie substantielle. En utilisant un taux d’imposition arrondi de 50 %, c’est un avantage fiscal additionnel de 375 $ en plus de celui accordé par le crédit pour don.[3]

Voici une vidéo pour vous aider à mieux comprendre :

Quelle que soit l’option que vous retiendrez et le montant de votre don, soyez assuré que vous participerez à la magie du temps des Fêtes que vivront ces enfants. Aidez-nous à nourrir nos petites étincelles dans le partage et l’entraide qui aura marqué 2020 et qui rend heureux les enfants en leur offrant la réussite sans faim.

Joyeuses Fêtes!

MERCI À NOTRE COLLABORATRICE JOCELYNE GONTHIER, CONSULTANTE EN DONS MAJEURS ET PLANIFIÉS, POUR SA PARTICIPATION À LA RÉDACTION DE CET ARTICLE DE BLOGUE.
POUR FAIRE UN DON DE TITRES COTÉS EN BOURSE, CONTACTEZ-NOUS À DONS.PLANIFIES@CLUBDEJEUNER.ORG.
[1] SOURCE : ÉTUDE RÉALISÉE PAR LES CHERCHEURS PHILIPPE TOBLER ET ERNST FEHR DE L’UNIVERSITÉ DE ZURICH.
[2] CE TAUX DÉPEND DE VOTRE REVENU IMPOSABLE.
[3] POUR UN DON EFFECTUÉ AU QUÉBEC.

AVIS LÉGAL
LE CLUB DES PETITS DÉJEUNERS PEUT VOUS ACCOMPAGNER DANS VOS DÉMARCHES PHILANTHROPIQUES MAIS NE PRODIGUE PAS DE CONSEILS FINANCIERS OU JURIDIQUES. C’EST POURQUOI NOUS VOUS INVITONS À CONSULTER UN PROFESSIONNEL (CONSEILLER FINANCIER, COMPTABLE, NOTAIRE, ETC…) QUI CONNAÎT VOTRE SITUATION FINANCIÈRE ET QUI POURRA VOUS CONSEILLLER AFIN DE MAXIMISER LES AVANTAGES FISCAUX RELIÉS À CE TYPE DE DONS.

 

Waachiye!

Nous avons une victoire commune à célébrer : grâce à une collaboration étroite entre la Nation Eeyou (Cris) et le Club, ce sont aujourd’hui plus de 4 500 élèves de niveau primaire et secondaire qui ont accès à un programme de petits déjeuners en milieu scolaire.

Lors de notre première tournée d’accompagnement et de sensibilisation dans les communautés nordiques en 2013, le conseiller aux programmes autochtones du Club s’est demandé, devant l’ampleur de la population scolaire de Chisasibi, comment nous allions réussir à soutenir durablement autant de grandes écoles en milieu éloigné. Huit ans et un partenariat régional plus tard, nous avons trouvé la réponse!

Notre aventure avec les écoles d’Eeyou Istchee (Nation Crie) a débuté en 2011 par le soutien de la communauté de Wemindji. Il aura fallu attendre 2015 (Waswanipi) et 2019 (Oujé-Bougoumou) pour que nous soutenions d’autres écoles cries dans la région.

Depuis ce temps, tant les organisations régionales qui sont nos alliées que nos conseillers et coordonnatrices ont accompli beaucoup de travail. Ces efforts acharnés méritent d’être soulignés.

En effet, nous avons établi en 2017 un contact avec le Conseil cri de la Santé et des Services sociaux de la Baie James et, peu après, avec la Commission scolaire crie pour travailler de façon concertée à l’établissement d’un programme universel de petits déjeuners pour l’ensemble des écoles d’Eeyou Istchee. Nous sommes privilégiés de collaborer avec des personnes clés de ces deux organisations régionales. Elles ont été et continuent d’être des partenaires indispensables à la mise en œuvre de notre vision commune. Bien que l’année 2019-2020 se soit avérée unique avec l’apparition de la COVID-19 et, dans son sillage, des défis d’adaptation que nous connaissons, notre collaboration a permis de continuer à livrer des denrées aux familles avec enfants dans la majorité des communautés.

À l’issue de ce parcours jalonné d’obstacles et de réussites, nous avons enfin procédé à l’ouverture de programmes de petits déjeuners à Chisasibi dans les deux dernières écoles jusqu’alors sans club de la Nation Eeyou. Ainsi, l’école secondaire James Bay Eeyou et l’école primaire Waapinichikush ont ouvert leur club à tour de rôle en décembre dernier. Ensemble, elles totalisent plus de 1000 élèves. La première livraison était vraiment attendue dans la communauté et les programmes connaissent depuis un grand succès, comme en témoignent les directions :

« Que de résultats positifs depuis les débuts de notre programme de petits déjeuners! Les élèves arrivent finalement à l’heure et ont dorénavant toute l’énergie nécessaire pour se rendre au dîner. »
– Direction, école James Bay Eeyou, Chisasibi

« Les besoins de base des élèves sont comblés de sorte que tout le monde est plus concentré en classe. Les élèves sont contents d’avoir accès à des produits nutritifs et ont hâte de les recevoir chaque jour. »
– Direction, école Waapinichikush, Chisasibi.

 

Meegwetch à toutes les personnes impliquées dans ce succès!

 

Liens utiles
• Gouvernement de la Nation Crie : https://www.cngov.ca/fr/
• Commission scolaire crie : https://eeyoueducation.ca/
• Conseil Cri de la Santé et des Services sociaux de la Baie James : https://www.creehealth.org/fr/home

 

Partenaire du Club depuis 2018, la BC Dairy Association fournit deux fois par semaine des produits laitiers frais à six programmes du Club des petits déjeuners situés à Chilliwack et à Agassiz, en Colombie-Britannique. Cette générosité permet à 500 élèves de bénéficier quotidiennement d’une meilleure accessibilité alimentaire dans la région! Grâce à ce projet, les responsables du programme de chacune des écoles partenaires peuvent faire preuve de créativité en cuisine pour offrir à leurs élèves des repas matinaux aussi délicieux que nourrissants.

 

L’école communautaire Seabird Island (Lalme’ Iwesawtexw), à proximité d’Agassiz (Colombie-Britannique), sur le territoire de la Nation Stó:lō, est un partenaire clé du projet de la BC Dairy. Avec sa grande cuisine et son personnel à temps plein, Seabird fournit chaque jour des repas à 180 élèves de la maternelle à la 12e année. C’est plus de 1 200 petits déjeuners par semaine! La coordonnatrice Kim Smith a travaillé avec le Club des petits déjeuners pour étendre la portée des dons de la BC Dairy au-delà de l’établissement. Afin d’atteindre le plus grand nombre d’élèves possible dans sa communauté, elle a embarqué l’école primaire-secondaire d’Agassiz et le Centre d’éducation d’Agassiz dans le projet. Toutes les deux semaines, une commande de lait, de yogourt et de fromage frais arrive à Seabird, en quantité suffisante pour les trois clubs de la région. Kim sépare la commande et organise la distribution des produits, en veillant à ce qu’il n’y ait absolument aucun gaspillage alimentaire. Au petit déjeuner, ses élèves aiment tout particulièrement le yogourt accompagné de petits fruits et les œufs brouillés servis avec riz, mais rien ne les rend plus enthousiastes que la « spécialité de la maison », une délicieuse surprise concoctée avec inventivité!

Shannon Rigby-Jones (alias madame R.-J.) enseigne l’éducation nutritionnelle à l’école primaire-secondaire d’Agassiz. Elle travaille en étroite collaboration avec Kim pour que les élèves des deux écoles reçoivent chaque matin les éléments essentiels à leur réussite. Madame R.-J. a intégré le contenu des cours d’éducation nutritionnelle de ses élèves du secondaire au programme de petits déjeuners. Les jeunes préparent ainsi des centaines de repas par semaine, du gruau tropical sans cuisson (garni de morceaux d’ananas!) au parfait au yogourt et aux petits fruits en passant par les bentos « spécial protéines », remplis de légumes frais, de cubes de fromage et d’œufs cuits durs. Cette année scolaire, l’école a dû passer d’un menu chaud à un modèle pour emporter afin de s’adapter aux mesures de distanciation physique. Mais grâce à ces nouvelles recettes, les responsables du programme sont en mesure d’offrir plus de repas que jamais à leurs élèves. Certains jeunes exercent en outre leur créativité en s’amusant à explorer différentes combinaisons de saveurs chaque semaine.

« Nous sommes extrêmement reconnaissants envers le Club des petits déjeuners et la BC Dairy Association pour leur générosité et leur engagement continu à l’égard de ce projet crucial. Ce soutien permet à nos enfants de Seabird, mais aussi à ceux des communautés environnantes, de combler quotidiennement leurs besoins nutritionnels. » – Kim Smith

Au Canada, mars est le Mois de la nutrition. Comme à chaque année, le Club des petits déjeuners saisit cette occasion pour aborder la question de la saine alimentation sous toutes ses facettes. 

Au menu cette semaine : le Comité nutrition.

La saine alimentation se trouve au cœur de la vision des programmes de nutrition scolaire. Si le simple fait de manger aide les élèves à maintenir un bon niveau de concentration tout au long de la journée, il n’est pas difficile d’entrevoir comment une alimentation riche et nutritive peut maximiser les retombées.

Dans un souci constant d’améliorer les programmes de petits déjeuners soutenus par le Club, l’organisation peut compter sur l’appui d’un Comité nutrition. Constitué d’employées du Club, le comité comporte une expertise particulière en matière de saine alimentation, de nutrition scolaire et de sécurité alimentaire, et ses membres agissent d’intermédiaires avec les écoles et les partenaires sur le terrain, d’un bout à l’autre du pays.

Travailler de façon collaborative permet aux membres du Comité nutrition de discuter d’enjeux de nature locale afin de les arrimer au niveau national. Par ailleurs, l’initiative offre des occasions d’échange et de remue-méninges inédites qui donnent lieu à des solutions souvent insoupçonnées et novatrices.

De façon concrète, le Comité est appelé à conseiller le Club sur le programme de nutrition scolaire dans son ensemble ou sur des sujets de nutrition connexes. Par exemple, le Comité s’intéresse ces jours-ci à l’adaptation de l’alimentation aux réalités culturelles, ainsi qu’au contexte de la prise de repas dans les écoles. Il se penche également sur la création et la mise à jour d’outils et de ressources pour appuyer les écoles dans leur travail, et procède à des recommandations d’aliments, de recettes et de menus sains.

À l’occasion du Mois de la nutrition, nous tenons à souligner le travail des membres du Comité nutrition, que nous vous présentons à tour de rôle.

Catherine D’Amours
Conseillère à l’accompagnement des programmes pour le Québec

Catherine travaille main dans la main avec les coordonnatrices du Club assignées aux différentes régions du Québec, qui compte près de 450 programmes de petits déjeuners. Elle veille donc à l’arrimage des différents programmes et agit telle une conseillère prodiguant avis et recommandations en matière de meilleures pratiques, de processus et d’outils.

Diplômée en nutrition, elle invite les parents et les enseignants à faire preuve de curiosité dans la cuisine : « Il ne faut pas hésiter à présenter de la variété dans l’assiette des enfants, ni se décourager s’ils se montrent réfractaires à certains aliments. Leurs goûts évoluent rapidement, et plus on les sensibilise tôt à une alimentation variée, plus on augmente leurs chances de réussite sur le long terme. » Au-delà de la quantité et de la qualité de la nourriture ingérée, elle investit une partie de ses efforts envers l’amélioration de l’expérience de la prise de repas dans les écoles.

Chelsey Hazelton
Coordonnatrice principale des programmes

Agissant comme principal point de contact auprès de 90 écoles de la Colombie-Britannique, du Nunavut, de la Saskatchewan et du Sud de l’Alberta, Chelsey veille notamment au bon déroulement de leurs activités et de la qualité des programmes de petits déjeuners.

En poste depuis trois ans, elle constate une portée grandissante du Club dans les provinces de l’Ouest, où le nombre d’enfants desservis ne cesse de croître. Chaque club étant unique, s’adaptant à leurs propres réalités locales et leurs besoins respectifs, le Comité est un excellent moyen de discuter et partager des idées afin d’améliorer les programmes à travers le pays. Comme les territoires couverts sont vastes et comptent plusieurs communautés autochtones, les notions d’accessibilité et de culture alimentaire trônent au haut de sa liste de priorités. Elle tient d’ailleurs à rappeler que, plus que jamais, il importe de prendre le pouls de nos communautés pour les soutenir avec plus d’efficacité et d’empressement lorsqu’un besoin se présente.

Virginie Marcoux
Coordonnatrice des programmes, Montréal et Lanaudière

Virginie est la plus récente addition du comité nutrition. Nutritionniste de formation, elle se passionne pour la santé publique et la sécurité alimentaire. Son expérience l’incite à inviter les parents à se départir du sentiment de culpabilité qui émerge souvent chez eux. Offrir une saine alimentation aux enfants ne veut pas dire atteindre la perfection! Elle passe, avant tout, par la diversité alimentaire.

Chargée de représenter le Club dans le cadre de projets d’engagement collectif tels que La Cantine pour tous, elle perçoit en quelque sorte son rôle comme celui de facilitatrice d’un réseau complexe aux nombreux acteurs, dans le but de renforcer la collaboration et de favoriser la complémentarité et la pérennité des services d’aide alimentaire. Soucieuse d’assurer une diversité des voix et de laisser place à une réponse provenant du milieu, elle approche son travail avec vigilance et sensibilité.

Maxine Lam
Coordonnatrice des programmes, Manitoba et Nord-Est de l’Alberta

Ayant étudié les programmes scolaires de petits déjeuners dans le cadre de sa maîtrise à l’Université du Manitoba, Maxine comprend les réalités des communautés évoluant en contexte rural ou éloigné et travaille de près avec plusieurs communautés autochtones.

Maxine dévoue une grande partie de son temps aux projets d’accessibilité de nourriture. Les enjeux de transport et d’entreposage font partie de la réalité des écoles qu’elle accompagne et affectent par le fait même le coût et la qualité des aliments. Au-delà de son travail quotidien, la sensibilisation du public est ce qui la motive au quotidien : « Il est important de sensibiliser les gens au fait que la réalité socioéconomique des familles n’est qu’un des facteurs pouvant expliquer qu’un enfant se présente à l’école le ventre vide. Plusieurs autres facteurs peuvent être en cause. »

 

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Un aspect important des programmes alimentaires est le sentiment de soutien social et l’esprit de camaraderie au sein de la communauté scolaire. Les programmes de dîners et de déjeuners offrent des occasions de rassemblement propices au développement d’un sentiment d’appartenance. Celui-ci profite directement au milieu d’apprentissage (Healthy Schools BC, 2014).

Certes, les mesures de distanciation physique adoptées cette année protègent les élèves et le personnel, mais elles posent également un défi pour les liens dans la communauté scolaire. En effet, comment rassembler les élèves en leur demandant de garder leurs distances?

De nombreux clubs partout au Canada cherchent des façons de renforcer l’esprit de camaraderie dans les écoles tout en se conformant aux nouvelles restrictions. Le programme de collations des écoles de Grande Prairie bénéficie d’une grande cuisine centralisée pour servir plus de 100 000 repas par année dans son réseau de 12 écoles. Avant, les petits déjeuners étaient livrés une fois par semaine dans les réfrigérateurs communautaires de chaque école. Les élèves se servaient eux-mêmes, à volonté. Dans la situation actuelle, les réfrigérateurs ont vite été considérés comme un point de contact dangereux. C’est à ce moment que les écoles ont adopté un système sur demande, au secrétariat.  Le personnel s’est toutefois rapidement rendu compte que les élèves étaient moins à l’aise de déjeuner à l’école en mode sur demande. Pour les responsables, cette nouvelle réticence et la réduction de la fréquentation traduisaient chez les enfants la stigmatisation associée à la faim.

 

« Quand on a instauré le système sur demande, des élèves ont eu l’impression de subir une certaine stigmatisation. »

— Kari Pritchard, directrice générale, Fondation Grande Prairie & District Catholic Schools Education

 

Quand on a constaté que le nouveau modèle avait une incidence négative sur la communauté scolaire, le programme de collations a pris des mesures pour réduire la stigmatisation vécue par les élèves et a modifié son modèle de distribution. Ils ont donc contourné le problème en créant un nouveau menu adapté à la livraison hebdomadaire de bacs en classe. Les bacs comportent une variété d’aliments nourrissants qui se conservent au moins une semaine à température ambiante. Le menu comprend des produits de boulangerie comme des muffins, des biscuits à l’avoine et aux canneberges et des petits pains au fromage, des collations saines comme le « mélange des petits monstres », et des fruits frais comme des oranges et des raisins. En apportant les aliments en classe et en les intégrant à la routine quotidienne, le programme a normalisé le fait de déjeuner à l’école. Depuis, plus d’élèves se sentent à l’aise de demander des portions supplémentaires au secrétariat et la participation au programme de petits déjeuners est mieux acceptée.

 

« Avec les bacs en classe, j’ai eu l’impression que les élèves étaient aussi plus à l’aise d’aller chercher de la nourriture au secrétariat. »

— Kari Pritchard, directrice générale, Fondation Grande Prairie & District Catholic Schools Education

 

Il existe de nombreuses façons de mobiliser et de rapprocher les membres d’une communauté scolaire. Il ne faut pas l’oublier : chaque programme de petits déjeuners est unique et aucun modèle ne convient à tous. Heureusement, les communautés scolaires ont relevé les défis posés par la distanciation physique en proposant des solutions créatives et innovantes qui contribuent au succès de leur programme respectif!

 

Références

Healthy Schools BC. (2014). School Connectedness What does the evidence say? Retrieved from www.healthyschoolsbc.ca/schoolconnectedness.

Activating Change Together for Community Food Security. (2014). Making Food Matter: Strategies for Activating Change Together. Halifax (Nouvelle-Écosse) : Food Action Research Centre (FoodARC), Université Mount Saint Vincent.