Geneviève Everell: Discussion Sur Son Passage Au Club

 

« J’ai tellement bénéficié de votre organisme et jamais je n’aurais cru qu’un jour, je puisse vous dire MERCI ! »

Geneviève Everell, c’est la femme passionnée et l’entrepreneuse derrière le concept populaire Sushi à la maison. Celle qui a désormais 10 livres de recettes à son actif, 30 produits disponibles en épiceries et 2 restaurants à Montréal et à Québec a mis les bouchées doubles pour atteindre ses rêves. Son parcours n’a toutefois pas toujours été rose. Elle se confie sans tabous sur son enfance difficile.

« On dit souvent que les enfants ont la vie facile. Pour plusieurs, cela semble être vrai, pour d’autres, l’enfance est un rêve que l’on ne vivra jamais et pour qui la vie adulte arrive trop tôt. » (Source : Citation sur son parcours sur son site Web officiel)

Geneviève est aussi une ancienne membre du Club des petits déjeuners. Grâce au programme de petits déjeuners de son école primaire, l’insécurité alimentaire qu’elle vivait à la maison prenait moins de place dans sa vie d’enfant. Malgré son enfance difficile, elle arrive toutefois à en retirer du positif, car c’est grâce à son vécu qu’elle est qui elle est aujourd’hui.

Pour en savoir plus sur celle qu’on nomme affectueusement Miss Sushis, nous lui avons posé quelques questions en lien avec son enfance et les souvenirs qu’elle a gardés de son passage au Club.

Le Club – Bonjour Geneviève, merci d’avoir accepté de te confier à nous sur ton passé. Pour commencer, est-ce que c’était difficile pour toi de manger à la maison quand tu étais petite?

Geneviève – La nourriture à la maison, c’était constamment la course folle! Évidemment que nous allions dans les Banques Alimentaires et les sous-sols d’églises. Cependant, ce n’était pas toujours la joie comme produits. Mais maman cuisinait bien. Elle arrivait à faire des miracles avec des saucisses surgelées et des carottes. J’ai souvent vu ma maman se priver pour que je puisse manger. Je me souviens quand c’était le 1er du mois, maman me gâtait, mais c’était tellement éphémère. Le reste du temps, nous nous démenions pour arriver à manger 3 repas par jour, et la plupart du temps, le petit-déj était l’exclu.

Le Club – Plusieurs raisons peuvent expliquer qu’un enfant ne déjeune pas toujours à la maison le matin. Par exemple, des routines matinales chargées ou de longs trajets d’autobus. Certains enfants choisissent d’aller au club offert par leur école pour manger entre amis. Pour toi, l’absence totale de petit déjeuner à la maison était due aux difficultés financières que traversait ta famille. Étais-tu consciente de cela étant enfant?

Geneviève – Je croyais que c’était normal de ne pas déjeuner. Je croyais que mes amis ne mangeaient pas et j’ai commencé à comprendre que ce n’était pas normal quand j’allais dormir chez des amis avec plus de moyens financiers. Mais autrement, j’avais aussi des amis dans le même bateau que moi qui vivaient de l’insécurité alimentaire donc, je me sentais moins seule.

Le Club – As-tu des souvenirs du club des petits déjeuners de ton école? Étais-tu contente de le fréquenter?

Geneviève – Pour moi, c’était une BÉNÉDICTION que mon club existe! En tout cas, en ce qui me concerne, une chance que vous étiez-là, non seulement pour m’offrir un petit déjeuner, mais pour tout vous dire, j’allais même récupérer les restes à la cloche du dîner. C’était ÇA mon dîner. »

Le Club -Est-ce que tu crois que d’avoir faim avait des répercussions néfastes dans ta vie?

Geneviève – L’anxiété, je pense, l’inquiétude, le sentiment de ne pas savoir si j’allais manger à ma faim. C’était ça le pire. Je n’en parlais pas trop. Ma fierté et mon orgueil ne m’aidaient pas, je dois dire.

Le Club – Cette rentrée, 1 enfant sur 3 se rendra quotidiennement en classe sans déjeuner au Canada. Comment te sens-tu par rapport à cela?

Geneviève – Honnêtement ça me vire complètement à l’envers, et surtout, je me dis : « Voyons, en 2020, ce n’est pas possible! » Comme si notre cerveau était dans le déni devant l’ampleur des besoins. Une situation qu’on côtoie sans le savoir. Ce sont parfois nos amis, nos voisins, nos collègues qui n’arrivent pas à nourrir leurs petits cocos et cocottes.

De savoir qu’1 enfant sur 3 au Canada ne déjeune pas, ça me brise le cœur, car quand tu es enfant, tu es en plein dans ton développement et manger avant d’aller en classes devient alors PRIMORDIAL. C’est clair que cela aide à la concentration en classe et à la réussite scolaire. Mais surtout, ça nourrit plus que l’estomac ; ça donne de l’espoir, on se sent aidé, accompagné et même parfois sauvé comme ce fut mon cas!

Nous remercions sincèrement Geneviève Everell d’avoir ouvert son cœur à l’équipe du Club. Si cette entrevue vous a touché, visitez son site Web pour en savoir plus sur Geneviève et son histoire.

Afin de venir en aide aux plus de 2 millions d’enfants qui iront en classe le ventre vide cette année, le Club des petits déjeuners a lancé sa campagne de la rentrée. Aidez-nous à aider le plus d’enfants possible en faisant un don en ligne ou en textant CLUB au 20222.

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