S’affirmer, une bouchée à la fois

Connue pour ses aurores boréales, sa vaste forêt de conifères et ses rivières majestueuses, Kuujjuaq est la plus grande communauté du Nunavik, ainsi que sa plaque tournante. Dans cette ville du Nord-du-Québec se trouve l’école primaire Pitakallak, qui offre un programme de nutrition scolaire à ses écoliers depuis 2020. En visite dans la région en 2022, Tania Angulo, conseillère principale du volet Impact et solutions durables au Club, a eu la chance de s’entretenir avec des membres de l’équipe-école qui assure le succès du programme.

Zoom sur la place qu’occupent, dans chaque assiette, les pratiques culturelles des communautés autochtones de la région.

 

Parlez-nous du programme de petits déjeuners de l’école.

L’école primaire Pitakallak offre des petits déjeuners nutritifs aux élèves depuis octobre 2020. C’est donc 175 enfants qui sont desservis chaque matin. L’établissement offre un menu froid. Tous les jours, la responsable des petits déjeuners prépare les aliments, les met dans des bacs et les laisse à la réception. Ce sont les enseignants ou les élèves qui récupèrent le tout et qui procèdent à la distribution en classe.

 

Comment les denrées, l’approche et les outils proposés par le Club sont-ils adaptés à votre réalité?

Dans les communautés autochtones de la région (principalement inuites), le petit déjeuner est généralement constitué d’œufs, de bacon et de céréales. Il y a très peu de fruits. Cependant, dans le cadre du programme, les enfants ont accès à trois catégories d’aliments le matin : un aliment protéiné, un produit céréalier à grains entiers, et un fruit ou un légume. Certains ne mangent toutefois que deux catégories d’aliments au petit déjeuner et gardent la troisième pour la collation de l’après-midi. Grâce à nos partenaires, les classes sont équipées de mini-frigos et de grille-pains. Les plats dits traditionnels ne sont pas servis à l’école, mais, au gré des saisons, des dégustations sont offertes dans l’établissement en collaboration avec le programme École en santé. Au printemps, les élèves dégustent des fruits du dragon, des pamplemousses roses et des baies. À l’automne, on fait place aux courges. Et n’oublions pas les pommes vertes et rouges qui, tout au long de l’année, sont très aimées des élèves.

 

De quoi êtes-vous le plus fier dans la réalisation de ce programme de petits déjeuners?

Il n’y a pas de gaspillage alimentaire dans l’établissement. La sensibilisation du personnel enseignant porte ses fruits auprès des enfants.

 

Quelles sont les habitudes alimentaires des communautés autochtones de la région?

À la saison des récoltes, la population consomme des baies noires, des canneberges, des bleuets, du chou frisé, du cresson, de la laitue et des échalotes. Autrement, les gens consomment du caribou, du béluga, du lagopède (perdrix blanche) et de la truite.

 

Un grand merci à la directrice de l’école Pitakallak, Nancy Cain, et à la responsable du programme, Nathalie Collin, pour leur collaboration à cet entretien.